top of page

Je vais vite… Trop vite ?

  • Photo du rédacteur: Emilie Gruyelle
    Emilie Gruyelle
  • 4 déc. 2024
  • 3 min de lecture

« Vous pouvez aller moins vite, j’ai du mal à suivre. » Voilà une phrase que Stéphanie ne prononce que très rarement. À l’inverse, elle est souvent celle qui s’impatiente face à ceux qui prennent leur temps, celle qui agit avant même d’avoir fini d’écouter. À peine une information reçue, elle est déjà dans l’action. À la caisse, elle a sa carte bleue en main même s’il reste encore trois personnes devant. Quand elle raconte une histoire, elle va droit au but, coupant sans hésitation des détails… parfois essentiels.

Mais pourquoi ce besoin de précipitation ? S’agit-il d’une quête d’efficacité, d’une peur de perdre du temps, ou d’un désir de ne pas déranger ? Décryptage


Une société qui valorise la vitesse


« Le temps, c’est de l’argent. » Cette maxime, inculquée dès l’enfance, a façonné Stéphanie comme tant d’autres. Dans son esprit, aller vite, c’est être compétente, efficace, et même respectueuse. Elle perçoit la rapidité comme une manière de ne pas faire perdre de temps aux autres, de ne pas ralentir les rouages d’un collectif ou d’un projet. Résultat ? Stéphanie se jette sur chaque tâche dès qu’elle se présente, la transformant en une course contre la montre.

Et cela fonctionne, du moins en apparence. Être rapide lui permet d’être réactive, de cocher sa liste de tâches à une vitesse impressionnante, et de toujours avoir une longueur d’avance sur ses échéances. Là où d’autres auraient besoin de réfléchir, d’analyser ou de se rassurer avant de se lancer, Stéphanie est déjà en train de passer à l’action. Ce n’est pas une question de supériorité intellectuelle, mais une capacité instinctive à foncer.

Cependant, cette rapidité n’est pas sans conséquences. À trop vouloir enchaîner les actions, Stéphanie s’expose à des erreurs, à une communication bâclée ou à des incompréhensions. Elle peut répondre à un mail de manière précipitée, donnant parfois une impression de désinvolture. Cette quête de vitesse s’accompagne également d’une surcharge mentale et d’un risque d’épuisement émotionnel.


La peur de déranger : un frein invisible


Si Stéphanie agit aussi vite, ce n’est pas uniquement par désir d’efficacité. Cela reflète aussi une peur profondément ancrée : celle de déranger. Par exemple, lorsque la secrétaire d’un médecin lui dicte un code qu’elle n’entend pas bien, Stéphanie préfère raccrocher et subir l’angoisse de ne pas pouvoir entrer le jour J, plutôt que demander de répéter le code.

Cette peur de déranger est omniprésente. Elle repose sur l’idée que le temps des autres est plus précieux que le sien. Et cela la pousse à toujours faire plus, à aller plus vite, à éviter de poser problème ou d’attirer l’attention sur elle.


Aller vite pour fuir le vide


Aller vite, c’est également une manière d’occuper son esprit. Tant qu’elle est dans l’action, Stéphanie n’a pas à affronter le vide, ni les doutes ou les questions inconfortables qui pourraient émerger dans un moment de calme.

Cependant, cette fuite a un coût. En ne ralentissant jamais, elle peut passer à côté d’informations essentielles, d’interactions profondes, ou simplement du plaisir de savourer ce qu’elle fait. En voulant éviter de penser, elle risque de perdre en qualité ce qu’elle gagne en rapidité.


Aller vite : un atout, mais pas toujours


Pour autant, il serait injuste de dire que la rapidité est un défaut. C’est une qualité précieuse dans de nombreuses situations. Stéphanie est capable de réagir rapidement en cas d’urgence, de gérer plusieurs projets à la fois, et d’avancer là où d’autres hésiteraient encore.

Mais elle a aussi compris que la vitesse n’est pas toujours la réponse. Prendre le temps de respirer, de réfléchir, de mieux communiquer : ces actions ne sont pas un luxe, mais une nécessité. Ralentir permet d’éviter les erreurs, d’établir des relations plus solides, et surtout, de reconnaître que son temps est tout aussi précieux que celui des autres.


Alors, team rapide ou team slow down ?


Pour Stéphanie, trouver un équilibre est devenu un objectif. Si elle reste profondément ancrée dans la « team rapide », elle intègre peu à peu des moments de ralentissement. Ces pauses lui permettent non seulement de recharger ses batteries, mais aussi de mieux profiter du moment présent.


Et vous, de quel côté vous situez-vous ? Plutôt adepte du « toujours plus vite » ou du « prendre le temps » ? Quoi qu’il en soit, l’essentiel est de trouver un rythme qui correspond à vos besoins, tout en gardant en tête que parfois, il faut ralentir pour avancer mieux.

Comments


bottom of page